Alors que l'agglomération dunkerquoise dispose du deuxième plus important réseau d'eau industrielle de France, le territoire s'est mis en ordre de marche afin d'encourager toutes les options possibles pour optimiser sa consommation et préserver cette source d'attractivité.
Le territoire dunkerquois a la particularité de disposer de deux réseaux d'eau : un réseau d'eau potable et un réseau d'eau industrielle. Si le premier transporte une eau captée à 40 km dans les nappes de l'Audomarois, essentiellement destinée à la consommation des habitants, le second a été déployé à travers l'agglomération pour l'usage des industries. Sans eau industrielle disponible, impossible de convaincre de grosses entreprises de choisir le Dunkerquois pour leur implantation. Depuis 1972, notre agglomération dispose ainsi d'un atout non négligeable pour son développement économique. 16 entreprises profitent aujourd'hui de ce réseau (bientôt 16 avec les implantations de Clarebout et SNF-Flocryl dans la zone industrialo-portuaire) qui leur fournit chaque année plus de 24 millions de m3 d'eau industrielle.
Pas question de puiser dans les réservoirs d'eau potable. La solution mise en place au début des années 1970 consiste à récupérer les eaux dites de surface (qui viennent des canaux et wateringues) directement dans le canal de Bourbourg. Cette eau est prétraitée avant d'être utilisée par les industries locales.
Pour préserver la ressource, et maîtriser leur utilisation en eau industrielle, les entreprises innovent, à l'instar d'ArcelorMittal et de ses boucles en circuit fermé, de Befesa Valera qui intègre des volumes d'eau de pluie récupérée sur site pour optimiser ses consommations, ou de SNF-Flocryl qui a choisi d'adopter d'emblée une démarche vertueuse au sein de son process.
La Communauté urbaine de Dunkerque et ses partenaires étudient également les pistes pour limiter les prélèvements. Des réflexions sont en cours pour par exemple capter l'eau en sortie des stations d'épuration ou développer l'économie circulaire de l'eau (les volumes rejetés par une industrie devenant la ressource d'une autre). Une autre option, assurant le développement de la filière hydrogène, serait de créer un réseau de refroidissement à partir de l'eau de mer, ce qui est déjà effectif sur le site de DK6 et de la centrale nucléaire de Gravelines.